Interface nationale Antibiorésistance

Juillet 2022

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Lettre d’actualité
de l’Interface nationale antibiorésistance

La newsletter de l’Interface nationale antibiorésistance vous propose une sélection trimestrielle d’informations publiées sur le site web dédié, ouverte au public depuis janvier 2021. Une version en anglais est également disponible sur le site web.
 

©Isabelle TONGIO

Éditorial •

Isabelle TONGIO

Présidente du SIDIV

Les systèmes et tests de diagnostic in vitro parce qu’ils détectent et identifient les agents pathogènes et en évaluent la sensibilité à certains antibiotiques, permettent de mettre en place un traitement spécifique adapté : ils jouent ainsi un rôle essentiel dans la lutte contre l’antibiorésistance. En outre, ces tests permettent de suivre l’évolution de la résistance dans le temps. Ils offrent ainsi aux professionnels de santé la possibilité de prendre des décisions thérapeutiques étayées scientifiquement tout au long de la stratégie d’antibiothérapie : lors de l’initiation du traitement, en limitant le recours aux antibiotiques à large spectre ; lors de l’adaptation du traitement sur la base des résultats de microbiologie ; quant à la personnalisation et la durée et du traitement. Placer le diagnostic au cœur des programmes de bon usage des antibiotiques contribue à garantir aux patients le bénéfice d’un traitement antibiotique le plus adapté, à réduire les effets secondaires, à limiter les coûts de l’errance thérapeutique ou des antibiothérapies inutiles, et à limiter l’émergence de résistances. Enfin, la consolidation des résultats d’antibiogrammes permet, au niveau local, national, ou international, une surveillance active des résistances pour une meilleure adaptation des stratégies antibiotiques.

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Sur le vif

  • Colloque international Antibiorésistance du 07 juin 2022 à PariSantéCampus : appel à la mobilisation de la communauté scientifique internationale
    “Si rien n’est fait, les infections dues à des résistances aux antibiotiques provoqueront davantage de morts que le cancer ou les maladies cardiovasculaires en 2050”. C’est ce qu’a affirmé Stewart COLE, directeur général de l’Institut Pasteur, en ouverture du colloque international “Recherche et innovation pour réduire le fardeau de l’antibiorésistance” organisé par l’Inserm et l’Institut Pasteur. L’événement, qui s’est tenu le 7 juin 2022 dans les locaux de PariSanté Campus à Paris, en France, à la demande du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, était placé sous le haut patronage de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne.
  • L'industrie et la recherche unissent leurs forces pour combattre la résistance aux antimicrobiens en Australie, à hauteur de 283 milliards de dollars
    Un nouveau partenariat visant à améliorer la résilience et la rentabilité des industries alimentaires et agroalimentaires australiennes a été lancé grâce à une subvention de 34,5 millions de dollars du gouvernement fédéral annoncée le 6 mai 2022.

    Le Cooperative Research Centre for Solving Antimicrobial Resistance in Agribusiness, Food, and Environments (CRC SAAFE), auquel participent 70 partenaires apportant une contribution supplémentaire de 115 millions de dollars en espèces et en nature, est dirigé par le professeur Erica Donner, spécialiste de l'environnement de l'UniSA. Au cours de la prochaine décennie, ce projet de 149 millions de dollars s'attaquera à la résistance aux antibiotiques, aux antifongiques et aux antiviraux essentiels qui, si elle n'est pas combattue, pourrait faire perdre jusqu'à 283 milliards de dollars à l'économie australienne d'ici 2050.
  • Appel à projets ANR Instituts Hospitalo-Universitaires 2022 (IHU 3)
    Dans le cadre du plan France 2030, le gouvernement consacrera 1Md€ pour renforcer notre capacité de recherche médicale. Parmi les actions financées, l’appel à projets ANR Instituts Hospitalo-Universitaires 2022, doté de 300M€ vise à créer jusqu’à six nouveaux Instituts Hospitalo-Universitaires (IHU), futurs pôles d’excellence en matière de recherche, de soin, de prévention, de formation et de transfert de technologies dans le domaine de la santé.
  • Students Against Superbugs Africa, une initiative prometteuse menée par des étudiants
    Students Against Superbugs (SAS) Africa est une initiative menée par des étudiants, sous la direction de professionnels de la santé qualifiés, qui cherche à atténuer la menace de la résistance aux antimicrobiens (RAM) dans les communautés africaines via une approche unique de la santé, avec un focus sur les zones rurales et les établissements urbains informels. SAS Afrique donne aux jeunes de toute l'Afrique l'opportunité de devenir les principaux défenseurs de la lutte contre l'AMR.
  • Des recherches innovantes par l’équipe du Pr. Oswald, sur la production de nanoparticules délétères pour l’hôte par les bactéries responsables de sepsis
    Le ministère des Solidarités et de la Santé, en collaboration avec les sociétés savantes et l’association de patients France Sepsis Association, mène en France plusieurs travaux ayant pour objectif l’amélioration de la surveillance des cas de sepsis sur le territoire, la connaissance du public sur le sepsis, la formation des professionnels de santé, la prévention, le dépistage et le traitement du sepsis. L’équipe « Pathogénie et commensalisme des entérobactéries » de l’Institut de recherche en santé digestive dirigée par le Pr. Oswald mène des travaux de recherche en ce sens. Leurs résultats montrent que dans la lutte contre le sepsis, il ne faut pas seulement tuer les bactéries en cause, mais réduire aussi leur capacité à produire des vésicules de quelques dizaines de nanomètres.
  • LE MAUVAIS AIR, Il était une fois les infections et les combattants de l’ombre, livre de Jean-Marc CAVAILLON
    Dans cet ouvrage, Jean-Marc Cavaillon nous retrace l’histoire de l’humanité confrontée aux pandémies, et la contribution de quelques savants célèbres et de beaucoup d’autres injustement oubliés qui identifièrent les miasmes, les animalcules, les virus, les germes responsables de tant de maux. Il relate leurs efforts pour lutter contre les infections, proposer l’hygiène, offrir les traitements antiseptiques ou antibiotiques, et prévenir les maladies infectieuses à l’aide des vaccins. Il met également en parallèle des analogies entre des évènements historiques et des évènements associés à la pandémie de COVID-19, devenue le fil rouge de ce récit : les liens incestueux entre certains scientifiques et la presse scientifique, les querelles entre doctes docteurs, entre contagionnistes et anticontagionnistes, entre rassuristes et alarmistes…

Du côté des biotechs

  • Micreos Pharma annonce le succès de son enzyme antibactérienne qui "élimine sélectivement" les agents pathogènes
    Selon la société, l'enzyme, XZ.700, a éliminé l'agent pathogène tout en maintenant un microbiome sain et en prévenant la résistance aux antimicrobiens (RAM). Ces résultats peuvent constituer une étape cruciale dans la lutte contre la RAM. La nouvelle enzyme antibactérienne de Micreos Pharmaceuticals s'est avérée efficace pour cibler et tuer sélectivement la bactérie pathogène Staphylococcus aureus, selon les résultats de l'étude menée par la société. Selon Micreos Pharma, l'enzyme, XZ.700, a éliminé l'agent pathogène tout en maintenant un microbiome sain et en prévenant la résistance aux antimicrobiens (AMR). Ces résultats peuvent constituer une étape cruciale dans la lutte contre l'AMR.
  • Spexis perçoit un versement d’étape de près de 2 millions de dollars
    Le laboratoire Spexis, issu de la fusion en décembre de Polyphor et d’Enbiotix, a atteint un jalon dans le développement d’une nouvelle classe d’antibiotique lui permettant de percevoir 1,9 million de dollars. Le projet de “dérivés de thanatine” fait partie de la gamme d’antibiotiques expérimentaux de Spexis ciblant des protéines de la membrane externe (Ompta) et vise à combattre les entérobactéries, une famille de bactéries comprenant notamment des pathogènes à Gram négatif particulièrement résistants.
  • Acquisition par bioMérieux de Specific Diagnostics, une société innovante spécialisée dans les solutions d’antibiogrammes rapides
    BioMérieux, acteur majeur dans le domaine du diagnostic in vitro, a annoncé en avril 2022 la conclusion d’un accord pour acquérir Specific Diagnostics, une société américaine privée ayant mis au point un système rapide d’antibiogramme qui fournit un test de sensibilité aux antibiotiques (AST) phénotypique directement à partir d’hémocultures positives. bioMérieux détient une participation minoritaire dans Specific Diagnostics depuis 2019, et les deux sociétés avaient signé un accord de codistribution couvrant le marché européen en 2021.

Evènements et colloques
2ème semestre 2022


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