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Premier appel à projet du programme Antibiorésistance

À l’initiative du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et du Secrétariat général pour l’investissement, le programme prioritaire de recherche (PPR) national antibiorésistance a pour objectifs de mettre en œuvre un programme de recherche ambitieux fédérant l’ensemble des forces françaises, proposer, en santé publique, de nouvelles stratégies et mesures de lutte dans le but de réduire et d’optimiser l’usage des antibiotiques en médecine humaine et vétérinaire afin d’inverser la courbe des résistances, en adéquation avec les actions internationales.

  • Découvrez les points essentiels du PPR dans ce document.
  • Consultez les résultats du premier appel à projets du PPR, communiqués en janvier 2021 sur ce lien.
  • Consultez les 3 projets retenus dans le cadre des AAP structurants du PPR sur ce lien.
  • Consultez les 2 projets de recherche soutenus dans le cadre du PPR / Réseau AMR Sud sur ce lien

Détails de l’objectif du premier appel à projets du Programme prioritaire de recherche Antibiorésistance

Quels étaient les objectifs de ce premier appel à projets du PPR ?

L’hygiène, la prévention et la surveillance, ont contribué dans plusieurs pays à réduire la résistance aux antibiotiques. Cependant, il semble que ces mesures à elles seules ne peuvent endiguer complètement la résistance aux antimicrobiens dans sa globalité. D’autres alternatives doivent être soutenues pour contrôler et faire reculer l’antibiorésistance. Que ce soit en santé humaine, animale et environnementale, il y a un besoin de recherches pour acquérir de nouvelles connaissances et pour comprendre les mécanismes de l’hôte, du pathogène et des traitements qui contribuent à l’émergence de la résistance bactérienne, sa transmission et sa dissémination dans tous les écosystèmes. Le front des connaissances devrait permettre d’appréhender l’ensemble des mécanismes sous-jacents qui font, par exemple, qu’une infection bactérienne résiste à des traitements antibiotiques et d’élucider pourquoi certains patients, à haut risque d’infection durant leur hospitalisation, ne s’infectent pas.

En résumé, nous devons investiguer l’ensemble des mécanismes de l’hôte y compris, statut immunitaire, génétique, nutritionnel, psychologique, qui rend l’hôte robuste ou vulnérable à une infection bactérienne pour proposer un traitement thérapeutique plus efficace et éviter toute pression sélective. Côté bactérie, les enjeux sont de comprendre l’ensemble des mécanismes d’échappement aux traitements et aux alternatives en cours. Il est important de connaître la biologie des bactéries pour trouver de nouvelles cibles thérapeutiques, de comprendre comment les bactéries multi-résistantes émergent, résistent à leur environnement, se multiplient et persistent via des réservoirs et se disséminent dans différents hôtes et l’environnement.

L’effort de soutien à la recherche doit inclure le développement de nouvelles molécules, sans créer de résistance, pour éviter l’impasse thérapeutique, ainsi que de nouveaux outils de détection et de tests diagnostiques précoces pour enrayer, le plus tôt possible, la colonisation bactérienne à l’échelle de l’hôte, au niveau population (humaines et animales) pour retarder de possibles épidémies, et contrôler les réservoirs environnementaux. Ceci permettra de suivre avec pertinence, l’évolution globale de la résistance via des indicateurs normalisés, partagés et exploitables (notamment en tirant parti des dernières avancées technologiques telles que l’intelligence artificielle) dans tous les écosystèmes. Il est également crucial de développer une activité de recherche en sciences humaines et sociales, en épidémiologie et pour des études interventionnelles, afin de décrire, analyser et comprendre la perception du risque de l’antibiorésistance, et accroître la sensibilisation de l’ensemble des professionnels de santé et des usagers à un usage responsable des antibiotiques.

Ces différents champs d’investigation à la fois fondamentaux, cliniques, d’innovations et sociétaux doivent être soutenus au coeur d’un même programme de recherche qui doit aussi s’intéresser aux défis posés par l’antibiorésistance dans les pays aux ressources limitées compte tenu de l’impact de la mondialisation sur cette thématique. Un programme interdisciplinaire regroupant des communautés de scientifiques de différents horizons dont certaines n’ont pas encore inscrit dans leurs axes prioritaires l’antibiorésistance, serait un vrai levier permettant de croiser compétences et expertises pour ouvrir des voies de recherche non explorées et répondre aux besoins d’innovations, d’alternatives et de ruptures technologiques et comportementales.

L’interconnexion de disciplines travaillant autour d’un programme commun serait un atout pour dynamiser les recherches sur l’antibiorésistance, pour soutenir une recherche audacieuse aux risques maîtrisés, pour élargir les champs d’investigation actuels de la recherche académique et trouver des opportunités pour assurer des financements permettant de poursuivre les recherches amorcées.