Article publié sur Lesechos.fr le 1er avril 2022
Depuis le début de l’année, la start-up strasbourgeoise Spartha Medical a obtenu plus de trois millions d’euros d’aides publiques pour poursuivre le développement de ses revêtements antimicrobiens, anti-inflammatoires et antiviraux dédiés aux dispositifs médicaux, qui peuvent être personnalisés en fonction du profil immunitaire des patients.
En janvier, le Conseil européen de l’innovation (EIC) lui a accordé 2,4 millions d’euros, complétés au mois de mars par plus de 900.000 euros en subventions et avances remboursables de Bpifrance dans le cadre du plan deeptech.
Ce spin-off de l’Inserm se fonde sur un brevet associant des molécules de polyarginine à de l’acide hyaluronique. Leurs structures chimiques, douées d’une propension à accumuler des charges électrostatiques, perturbent les membranes des cellules bactériennes tout en restant inoffensives pour les cellules humaines. S’y ajoute une activité anti-inflammatoire de l’acide hyaluronique, précise Baptiste Letellier, responsable des projets collaboratifs.
Effet « aimant »
« L’intégration du mélange peut se faire notamment par le biais de ces charges, permettant d’obtenir un effet ‘aimant” sur tout type de support », explique-t-il. À la clé, une intégration à des dispositifs tels les implants, ou encore à des textiles médicaux comme les pansements.
Parmi les applications de ces revêtements, la start-up compte aussi un pistolet dédié à la cicatrisation et au soin des plaies, pour lequel des essais cliniques devraient commencer dans deux ans à Strasbourg.
Une levée de fonds de série A à hauteur de 3 millions à 5 millions d’euros est d’ailleurs « en train de commencer » pour financer un essai clinique plus étendu, annonce Nihal Engin Vrana, président-directeur général de Spartha Medical.
En parallèle, l’entreprise poursuit ses recherches sur une déclinaison grand public, qui prendrait la forme d’un spray biocompatible destiné à l’hygiène personnelle et à la désinfection des surfaces au quotidien.
La formulation est prête et en cours de brevetage, reste à obtenir l’autorisation pour sa commercialisation. Une démarche plus longue qu’attendu, qui devrait encore prendre deux ans pour que les molécules exploitées soient enregistrées par l’Agence européenne des produits chimiques et que son innocuité soit démontrée.
LA STRATÉGIE
Spartha Medical
Date de création : 2019
PDG : Nihal Engin Vrana
Effectif : 8 personnes
Secteur : biotechnologies