La tuberculose est responsable de 1,4 million de morts par an et reste de nos jours un problème de santé publique majeur. Au cours des dernières décennies, la multirésistance croissante aux antibiotiques du bacille de Koch, ou Mycobacterium tuberculosis, a conduit l’OMS à faire de la tuberculose une urgence sanitaire planétaire. L’équipe du Dr Ruben Hartkoorn du Centre d’Infection et d’Immunité de Lille (Inserm U1019-CNRS UMR9017-Univ Lille) en collaboration étroite avec celle du Pr Nicolas Willand et du Dr Baptiste Villemagne (Inserm U1177, Univ. Lille) ont entrepris, dans ce contexte, de proposer de nouvelles alternatives thérapeutiques. Leur stratégie a démarré par le criblage phénotypique à grande échelle, d’une banque de molécules originales et conçues pour mimer les molécules naturelles. La sélection de touches, suivie de l’optimisation d’une famille chimique appelée TriSLa a permis d’identifier de puissants composés antituberculeux. Cette famille de molécules cible une enzyme bactérienne impliquée dans la chaine respiratoire et encore peu étudiée. En collaboration avec l’équipe du Dr Laurent Kremer (UMR 9004 Université de Montpellier), l’efficacité de cette nouvelle famille d’antibiotiques a été démontrée dans un modèle préclinique de tuberculose utilisant des poissons zèbre infectés. Ces résultats publiés dans la revue Journal of Medicinal Chemistry ouvrent des perspectives prometteuses dans le développement d’un nouveau traitement de la tuberculose.
Tricyclic SpiroLactams Kill Mycobacteria in vitro and in vivo by Inhibiting Type II NADH Dehydrogenases
Sushovan Dam, Salia Tangara, Claire Hamela, Theo Hattabi, Léo Faïon, Paul Carre, Rudy Antoine, Adrien Herledan, Florence Leroux, Catherine Piveteau, Maxime Eveque, Marion Flipo, Benoit Deprez, Laurent Kremer, Nicolas Willand, Baptiste Villemagne, Ruben C. Hartkoorn
J.Med. Chem. 2022 Dec 6. doi: 10.1021/acs.jmedchem.2c01493
U1019-UMR9017 “Centre d’Infection et d’Immunité de Lille”
Inserm – CNRS – Université de Lille – CHU de Lille
U1177 “Médicaments et molécules pour les systèmes vivants”
Université de Lille – Inserm
Source : Institut Pasteur de Lille